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PARTIE REMISE
31 mars 2010

J'ai mal dormi. J'ai attendu des heures que ce

J'ai mal dormi. J'ai attendu des heures que ce putain de réveil finisse par sonner. Au final c'était beaucoup trop tôt quand même mais c'était enfin l'heure. Une heure à postiers. Une heure à ouvriers. Après qu'il soit parti au travail, je suis restée seule dans l'appartement vide un moment. Par principe je ne sors pas du lit tant qu'il ne fait pas jour. En regardant tout autour de moi, j'ai trouvé plutôt pas mal le manque de personnalité de la pièce. Je veux dire que c'est assez transparent comme environnement. Très précaire quand tu y penses. Un bureau, une table basse, une étagère et un lit. De plus en plus de dvd et quelques livres (des trucs pour comprendre l'être humain et la société). 

J'ai fini par me traîner enroulée dans la couette jusqu'à la cuisine même si il n'y a pas réellement de quoi y faire un petit-déjeuner. Je me suis fait un sirop de fraise et j'ai eu envie de vomir direct après. Je crèvais de faim. Une fois de plus on a dîné à la bière hier soir. Avoir faim ça m'a fait repenser à l'argent. J'ai jeté hier dans un pot à "prix libre" les derniers francs qui me restaient. J'ai reçu des factures longues comme mon bras alors que je ne sais pas comment payer mon prochain paquet de cigarettes. Mis à part en creusant un peu plus dans les chiffres rouges. J'ai pensé que cette fois-ci j'allais vraiment avoir besoin d'aide. Ca m'a fait chier et du coup j'ai roulé la dernière boulette de black dans un deux feuilles style vieille école, sans l'option fais tourner fais tourner fais tourner. Il était sept heures et demie. Je me suis dit que tant qu'à faire, j'allais aussi boire une bière. Pour marquer le coup. Pour accompagner cette humeur étrange qui trainait dans la pièce.

J'ai mal dormi hier, après toutes ces paroles. J'étais un peu ivre et j'ai dit beaucoup de choses vraies, du genre qu'on garde normalement par fierté ou par peur du risque d'être trop entier trop vite. Il a même dit à un moment t'es bien bavarde toi, comme pour me rappeler à l'ordre, que je parle pas trop vite non plus. J'ai avoué que je commençais à avoir peur de le perdre. Il m'a amené tout près (à deux millimètres) de la jouissance et il s'est retiré. Il a rigolé. Il voulait me montrer qui était l'homme. J'ai dit j'aime les hommes qui font la loi. Il a dit il ne faut pas s'attacher à la relation mais à la personne. Il a dit tu commences à me connaître. Ouais... Je ne sais pas trop ce que ça veut dire. J'ai déclaré ma grande faiblesse, la peau, le touché, mon besoin de rattrapage de vingt ans de manque total de contact physique. Je me sentais toute bête, toute petite, manipulable et faible en disant ça. Je veux dire ce n'est pas rien, c'est moi dans toute ma splendeur. Et lui il a dit qu'il avait bien compris tout ça. Qu'il savait très bien, avant de s'endormir en me serrant contre lui pas comme d'habitude. Je n'ai pas su quoi penser. J'essayais déjà d'éviter de me mettre à interpréter tous ses gestes par des je t'aime bien et autre je suis bien avec toi. Les trucs que j'aimerai entendre plutôt qu'interpréter.

A la première sonnerie du réveil il m'a serrée fort contre lui et il m'a fait jouir très vite. Sans vraiment penser à lui. Il a raison, il sait très bien. Mais après cette petite conversation, j'ai eu l'impression qu'il savait encore mieux. J'ai fini ma bière et mon joint et je suis rentrée à pied, faute d'argent pour le bus. En ville, les poseurs d'amendes de stationnement avaient commencé leur ronde. Moi j'avais qu'une idée: dormir, disparaitre. Ca ne coûte rien de dormir. Et ce n'est pas réellement disparaitre quand c'est en pleine journée et que tout le monde s'occupe très bien sans moi.

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