Ce soleil n'a aucun sens. Tu vois le genre, la

Ce soleil n'a aucun sens. Tu vois le genre, la fumée qui rentre par poussées successives dans les rayons lumineux modelés par les stores mi-levés. Un truc beau. Qui rappelle que l'été reviendra enfin. Et des trucs kitsh dans la même veine. Pendant de courtes secondes. Et ça n'a aucun sens. Rien n'a de sens. J'ai abandonné mon corps les copains. Je l'ai laissé aller là où il n'était encore jamais allé. J'ai oublié tout, tout, j'ai pris à crédit une quantité de drogues impressionnante et je n'ai été plus qu'une sorte d'enveloppe froissée qu'on a ensuite trimballé à droite à gauche un moment, par pure amitié. Et puis la toute puissance de la camisole chimique a fait son temps et depuis que j'ai osé ouvrir les yeux ce matin trop tôt, tu devrais voir ça, comme ça monte monte monte monte, les émotions dont j'avais oublié AU MOINS 12 HEURES l'existence. Elles reviennent comme le requin dans les Dents de la Mer, s'insinuent à nouveau, me creusent, injectent leur putain de poison de vie dans mon enveloppe, celle-là même (l'autre est en réparation) qui n'était jamais allée jusque là avant. Aller je sais bien que se foutre en l'air, avaler tout ce qu'on trouve, se laisser tomber, s'écraser comme ça, c'est la tentative de suicide du pauvre, et celle du chômeur sera d'autant plus salace qu'elle va grassement se permettre de durer au delà d'un minuscule week-end.