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PARTIE REMISE
28 janvier 2010

J'avais peur de sortir du lit mais le générique

J'avais peur de sortir du lit mais le générique de fin de la Petite maison dans la prairie qui rythme mon réveil a sonné et j'ai pensé qu'aller aux toilettes serait un bon début, avant d'allumer l'ordinateur et de traîner un peu avant le deuxième épisode (tout de suite sur M6, après le 12:45).

Une fois n'est pas coutume j'ai une liste de trucs à faire longue comme un bras, des travaux d'intérieur (je n'ai plus de culottes propres ni de chocolat), des petits gros boulots de vidéo pour des clients qui paient bien, un genre d'issue de secours appréciable, je veux dire financièrement. Et puis aussi j'ai pas su éviter plus longtemps l'épreuve de l'entretien et donc j'ai un book à constituer. Ca me fait marrer, l'idée du book. J'suis pas mannequin et pourtant il faut que je montre ce que je sais faire, la parole ne suffit pas, la présence ne suffit pas, le cv, la lettre de motivation, la lettre de recommandation tout ça ne suffit pas, il faut se démontrer à tire larigot, de là à mentir tu fais comme tu veux mais tu dois te vendre bon dieu, même si tu n'as pas l'ombre d'un bout de fierté à montrer que durant ces dix dernières années tu n'as fait que fournir le minimum. Mentir, tricher, tout ça pour un travail temporaire, une petite mission de temps en temps, qu'un gosse de quatorze ans serait capable d'accomplir. Tu parles d'un truc à la con.

Bref, j'avais peur de sortir du lit n'empêche que j'étais bien contente d'y être seule enfin un peu, dans ce lit, à pouvoir regarder la Petite maison dans la prairie si je veux, au lieu de me lever à tâtons pour ne pas le réveiller de son sommeil plus précieux que le mien en ce temps de sevrage. Je viens de passer cinq jours à veiller sur un cowboy bipolaire à demi-mort en pleine crise, douleurs, paranoïa, délires, insomnies et finalement le répit, petit répit avant qu'il apprenne que d'ici huit mois, il serait père, co-parent, avec la femme dont il avait dit, quelque heures avant et après toutes ces années d'errance, qu'il s'en était enfin, enfin sorti.

Moi j'ai pas tenu le choc. Je ne tiens pas bien le choc. Je veux dire au delà du fait qu'il ne sera jamais tranquille dans ce monde on dirait, je m'en suis prise une bonne dans le bide, d'apprendre que le mec avec qui je suis sortie et vers qui, depuis quelques mois, je suis retournée presque exclusivement, baise son démon personnel et lui fait un gosse entre deux nuits dans mon pieux. Bordel si ça blesse. Tu la vois la grosse pancarte: "Tel est pris qui croyait prendre"? Moi oui. Bon je me dis que j'ai mal pour mieux m'en sortir, comme quoi c'est bien foutu cette vie qui me rappelle pile à ce moment-là que cet homme est sur terre pour me faire du mal, ma bête noire, sur laquelle je me ruerais à chaque occasion bien que je sois consciente qu'après quelques heures, coïts, orgasmes et journées au lit, je serai blessée, toujours, à chaque fois. Ou par ses douleurs ou par les miennes.

Bon c'est pas tout ça mais le deuxième épisode vient de commencer. C'est celui ou je bois mon café avant d'éteindre la télé et de me mettre au boulot.  En robe de chambre. Parce qu'aujourd'hui, j'ai beaucoup de boulot et aucune raison de sortir (ou plus tard, pour acheter du chocolat) (et faire la lessive).

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