Le collaborateur de l'autre fois est revenu

Le collaborateur de l'autre fois est revenu dormir avec moi. J'ai eu une intuition tard dans un bus qui me ramenait en ville après un concert et j'ai envoyé une invitation au hasard, pour si jamais. Il est arrivé avec un train beaucoup plus tard et un peu ivre. Je l'étais aussi. A l'ouverture de la porte, il m'a prise dans ses bras et embrassée comme si je lui avais manqué. J'aime comme l'alcool fait basculer les tendres qui se cachent. Comme ils deviennent ceux-là, quand ils osent un peu dire et montrer. Doux et pleins de compliments.

On s'aime bien tous les deux. C'est un truc chimique, c'est comme ça. Une certitude, une évidence, un truc béton, de l'amitié pleine d'amour. Et puis je te dis pas comme j'avais besoin d'un peu d'amour après toutes ces conneries d'expériences inédites. De l'amour au valium tu sais, celui qui est lascif par défaut, parce qu'il n'a pas le choix d'être au service de sa belle quand il ne peut faire que ça. Et puis il s'inquiétait pour moi. Je ne savais pas qu'il pouvait aussi s'inquiéter pour moi. Alors je m'offre ça, j'ose profiter, je baisse les défenses et je ne ris pas lorsqu'il me dit que je suis belle, que mon dos mes hanches mes seins mes bras mon ventre mes cuisses sont belles, qu'il aime ma chatte mon cul mon goût mon odeur ma peau. Et au matin quand il me fait jouir avec ses doigts en me regardant dans les yeux pour profiter de tout mon désir avant d'y entrer, je me dis que quand même, elle a de la chance, son aimée. Qu'ils ont de la chance, tous les deux, de s'être trouvés.

Et là il dit "des croissants ou des pains au chocolat?" alors je ne pense plus à rien, et je me laisse juste aimer un peu.