J'ai enfilé le tee-shirt et le pull de la veille,

J'ai enfilé le tee-shirt et le pull de la veille, la culotte, les chaussettes et le pantalon qui traînaient par terre, vestiges d'un déshabillage en règle. J'aime bien fermenter encore un peu dans les vapeurs de la veille. J'me sens du genre rock'n'roll. Enfin voilà quoi... Quand j'ai rassemblé mes affaires il devait être tout juste 17h. Je fais un effort à partir de là. A partir du moment où l'on sort du lit pour de bon. Il faut alors redevenir des potes et il ne doit plus y avoir de place pour une échappée de provocation ou de tendresse. Question de principe. Question de sécurité aussi. Même si l'excitation me ravage encore le bas ventre à la vue de son corps encore nu.

Bref. J'enfile sur ma peau qui colle à certains endroits des habits tous froids, qui sont à peine réchauffés au moment de l'ultime baiser mouillé en bas de l'immeuble, quand je pars à gauche et qu'il va à droite. Le dernier repas, c'est les croque-monsieur de 15h hier et les bières de cette nuit. Alors je mets Tindersticks pour faire les courses comme on n'existe pas, sans croiser un regard, sans entendre quoi que ce soit de réel, sans même comprendre exactement quel temps il fait et l'heure à laquelle la population active vit.

Au retour, après avoir réglé la question des appels manqués, j'avale comme ça d'un coup huit heures à prendre mon temps devant Six Feet Under et son binôme Sim City, à manger des pâtes et à fumer des cannes en laissant gentiment l'empreinte de la nuit quitter les miennes, une par une. Et je sais que tout ça va finir pas me faire du mal, j'en ai la certitude. Seulement il est temps d'aller prendre une douche, finalement. Le reste, on verra après (demain?).