Aujourd'hui en partant, il a dit "je

Aujourd'hui en partant, il a dit "je t'appelle tout à l'heure". Franchement tant qu'à faire, je préfère le "on se tient au courant". Je n'aime pas l'idée du coup de fil. J'ai jamais vraiment aimé ça. Je n'aime pas parler sans voir à qui. Je n'aime pas devoir garder cet engin constamment sous contrôle. De toute façon j'imagine que c'est un bête réflexe d'avoir dit ça.

Bref, il a dit "je t'appelle tout à l'heure" et il est parti rendre service. J'ai pas pris de douche, j'ai allumé la télé et roulé un truc. Avec lui, je fume peu, la télévision n'est pas constamment allumée et pour la première fois, il est parti à l'heure qu'il fallait. Je devais me retrouver un peu seule. A la soirée d'hier, j'ai attrapé une impression qui dit qu'il m'a surestimée. Que je ne suis pas celle qu'il pense avoir rencontré. C'est une impression. Construite de petits détails, carrément insignifiants à côté de toutes les évidences qui nous réunissent. Les mots gentils et les gestes tendres. Ceux qui ressurgiront en souvenir plus tard dans la soirée. En attendant, ça traîne par là et je suis bien ici, seule, à ne pas avoir tout de suite à répondre au téléphone. A ne pas connaître la date et l'heure du prochain rendez-vous. 

A la télé, Phoebe a encore une fois embrassé Ralph Lauren à la photocopieuse et ça me rassure un peu, ces trucs du genre immuables. Comme le goût du big mac devant une finale olympique de hockey. Par exemple.